Karma To Burn au Blue Devis, souvenir du 5 avril 2012

La première partie est assurée par Heaven’s Colt, qui officie dans la lignée de Trust ou ACDC, avec une touche – une louche ? – d’humour très premier degré. L’énergie était au rendez-vous. Les titres, efficaces sans être originaux, se sont succédés à un rythme échevelé. Mais, malgré les efforts du gang et de son intenable soliste, la salle ne s’est pas enflammée.

Dès ses premiers accords, Karma to Burn a imposé sa redoutable puissance de feu. Même s’il a joué sur un tempo plus élevé qu’à l’accoutumée, le trio a livré un set instrumental magnifique, sans le moindre temps mort, véritable enchaînement de compositions de haute volée. Les morceaux, portés par une armature rythmique sans faille, sont denses mais habités d’un groove imparable. Les musiciens se donnent sans compter, motivés même si l’assistance est des plus réduite – une trentaine de personnes. Mais quel bonheur d’être à 10 cm de la scène, de pouvoir capter le regard du bassiste, de le voir sourire tout en maîtrisant son instrument ! Quelle joie de discerner la moindre mimique du guitariste et de sentir l’effort physique dans les yeux possédés du batteur, barbu échevelé aux allures de clochard céleste ! A la fin du show, alors qu’ils débranchent leurs instruments, un fan réclame un morceau. Les Américains hésitent un dixième de seconde, remettent le courant et se lancent dans le titre demandé ! Chapeau ! Le concert achevé, ils restent dans le bar et discutent en toute simplicité avec les spectateurs, autour d’une bière au bar, en fumant une cigarette en terrasse. Cette proximité vient certes des artistes mais aussi de l’ambiance qui règne au Blue Devils, de l’atmosphère chaleureuse qui règne dans ce petit paradis du rock !