Mercredi 20 mai, le Blue Devils (Arras) accueille Blaze Bayley, déjà passé en ces lieux en 2011. L'ancien chanteur de Wolfsbane et Maiden offre à la salle bien remplie un show admirable, remplie d'énergie et, surtout, d'empathie. Le frontman ne cesse de remercier, d'apostropher, de conseiller, de toucher ses fans qui, géniale particularité de la salle, sont collés à la scène. Le gaillard donne une véritable leçon de positivisme, enjoignant de vivre ses rêves, de suivre sa voie sans se soucier des remarques extérieures. Ses speechs surgissent après des enchaînements explosifs de trois ou quatre morceaux, assénés en rafales ou, pour le plus poignant, durant un long break au coeur du magistral Blood and Belief.

L'actuelle tournée commémore les quinze ans de la sortie de Silicon Messiah, premier album de Blaze après son éviction de Maiden. Ce disque culte est une sombre pépite de heavy metal qui, comme le rappelle le natif de Birmingham, n'avait bénéficié d'aucune promotion, d'aucune tournée en 2000. Pourtant les titres de cet opus passent brillamment l'épreuve de la scène. Bayley, très vite ruisselant de sueur, les vit intensément, mimiques torturées à l'appui, les mains glissant sur son crâne chauve, sur ses épais favoris blancs. L'enchaînement initial Born as a Stranger, The Brave et The Launch lance les hostilités avec brio, surtout que le tubesque Futureal, de Maiden, conclut cette première salve. Les presque deux heures de show s'enchaînent à un rythme éffréné. Le public, souvent sollicité, réagit instantanément pour hurler sa joie et accompagner son idole. Les trois musiciens assurent, en sobriété pour la session rythmique, en plus expressif pour le jeune guitariste à qui le chanteur laisse le devant de la scène pour exécuter ses solis. La complicité entre les quatre compères est évidente. Ghost in the machine est un moment fort et énergique, comme le prègnant Silicon Messiah, quand les émouvants The day I fell to Earth (bonus de la nouvelle édition de Silicon Messiah, comme le virulent Steel) et Stare at the Sun ("l'un des titres préférés de mes fans") rappellent les heures sombres traversées par le frontman. Bien sûr, les titres de Maiden, The Clansman, qui provoque un début de pogo au son des "Freedon, Freedom" scandés par la salle, et Man on the Edge ("C'est l'un des grands moments de ma vie d'avoir composé avec Steve Harris et Jannick Gers) reçoivent un immense accueil, comme l'heureuse surprise Fear of the Dark, rappel semble-t-il imprévu qui conclut un concert de haute tenue.

Quand la musique s'arrête, la soirée se poursuit. Blaze annonce qu'il est diponible pour tout le monde au bar. "Après le concert, je ne monte pas dans une grosse voiture, je ne vais pas dans un hôtel de luxe, je bois un coup avec vous !" Une pinte devant lui, le chanteur multiplie photos et autographes pendant que ses musiciens discutent à l'entrée du bar. Du bonheur, à l'état pur !

Merci à Hervé pour cette excellente soirée !

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A l'aise, Blaze !

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